Qu’est-ce que la chiropraxie ?
Le terme chiropraxie (chiropractie ou chiropratique) provient du grec « kheir », qui signifie « main » et de praktikos, qui veut dire « mise en action ». Littéralement, la chiropractie se traduit par « la mise en action par la main ». La chiropraxie est une science de la santé qui repose sur des soins naturels. Elle n’implique pas l’usage de médicaments ni de la chirurgie. Cette pratique aide le corps à retrouver son plein potentiel vital avec des capacités innées d’autoguérison et d’adaptation qu’il possède.
Si elle est souvent comparée à l’ostéopathie, la chiropraxie est une pratique qui possède ses propres champs d’application. Elle cible avant tout les difficultés de l’appareil locomoteur. Cette pratique manuelle se base donc sur une conception globale du fonctionnement du corps. Elle s’appuie sur des relations qui existent entre le système nerveux, la colonne vertébrale et certains troubles de la santé. En chiropraxie, on considère que les troubles de la santé proviennent d’une interférence dans la circulation de l’influx nerveux. Celui-ci désigne les signaux électriques envoyés par le système nerveux aux différentes parties du corps via les nerfs. Ils gèrent entre autres le fonctionnement des organes, les mouvements des muscles et nos sensations.
L’objectif ici est de procéder à des ajustements qui vont permettre le rétablissement d’une circulation normale de l’influx nerveux. Cela permet à l’organisme d’utiliser ses capacités naturelles de récupération et de cicatrisation. Le tout, pour retrouver son plein potentiel de santé.
Les principes de la chiropraxie
Le chiropracteur est un professionnel qui travaille essentiellement avec ses mains et peut, dans certains cas, être assisté mécaniquement. Dans le terme « mise en action », il faut comprendre que les mains du chiropracteur mettent en action la force vitale, qui se nomme aussi « intelligence innée ». C’est elle qui permet au corps de s’adapter et de se renouveler continuellement. Et c’est notre système nerveux qui permet à cette intelligence innée de s’exprimer. Dans notre cerveau naît l’influx nerveux véhiculé par la moelle épinière dans l’organisme. Il communique avec des nerfs périphériques qui parcourent l’intégralité du corps. Ils parviennent jusqu’à chaque cellule, composant chaque organe et chaque tissu.
Le système nerveux constitue la voie de communication entre le cerveau et le reste du corps. Grâce aux messages qu’il transmet via son réseau de nerfs, il permet au corps de fonctionner correctement et de sans cesse s’adapter à son environnement, à ses contraintes. La préservation de l’influx nerveux à un niveau optimal est donc indispensable à la bonne dynamique de notre squelette. Dans cet ensemble est rendue possible la libre circulation de notre intelligence innée.
Quand consulter un chiropracteur ?
Certains facteurs physiques, chimiques ou émotionnels créent des interférences dans le système nerveux. Ils perturbent alors la bonne communication entre le cerveau et la périphérie. Les facteurs physiques en cause sont le plus souvent de faux mouvements, des chutes, de mauvaises postures ou encore, une activité physique trop faible. Les facteurs chimiques résultent d’une mauvaise alimentation, tandis que les facteurs émotionnels sont induits par notre façon de penser.
Ces interférences, les chiropracteurs les appellent les subluxations. Il s’agit de dysfonctionnements neuro-musculo-squelettiques qui engendrent généralement des douleurs locales. Ils peuvent aussi provoquer des troubles à distance en perturbant la bonne communication entre le cerveau et le reste de l’organisme.
Prévenir les troubles en agissant dès les premiers signes
Pour fonctionner à son plein potentiel, le corps a besoin de l’ensemble de ses parties. Dès lors que la subluxation affecte une partie ou l’ensemble de notre organisme, elle réduit nos capacités d’autoguérison. C’est dans ce cadre que le chiropracteur intervient. Son rôle consiste à assurer la libre circulation de la force vitale en réalisant des ajustements des subluxations. Une fois libre, le système nerveux fonctionne à nouveau correctement et permet à l’intelligence innée de s’exprimer.
En tant que patients, nous pouvons consulter les chiropracteurs dans un cadre préventif ou curatif. Généralement, plus les subluxations sont prises en charge de façon précoce, et plus vite le chiropracteur pourra restaurer la libre circulation de la force vitale. Toutefois, les programmes et l’efficacité des séances dépendent des cas de chaque patient, et de ses particularités. Comme l’ostéopathie, la chiropraxie considère l’être humain dans sa globalité. Elle implique une prise en charge spécifique.
À qui s’adresse la chiropraxie ? Des contre-indications ?
Comme la plupart des médecines douces, la chiropraxie est adaptée à tous les âges. Les nourrissons, les enfants, les adolescents, les adultes et les personnes âgées peuvent consulter un praticien. C’est même tout l’intérêt de la chiropraxie : travailler avec des nourrissons de moins de six mois et les suivre tout au long de la vie. Les femmes enceintes peuvent également consulter un chiropracteur.
Il existe toutefois quelques contre-indications à la chiropraxie. Elles concernent :
- l’ostéoporose et les maladies fragilisant les os, les ligaments, les tendons ou les veines ;
- les anomalies osseuses, les infections, les fractures aiguës, les hématomes et les tumeurs ;
- l’accident vasculaire cérébral (AVC),
- l’hypermobilité congénitale ;
- la hernie discale franche avec déficit neurologique brutal ;
- le syndrome de la queue de cheval : compression des nerfs qui finalisent la moelle épinière.
En cas de doute, de pathologie ou de suivi de traitement médical, il est préférable de solliciter un avis médical avant de consulter un chiropracteur.
Les bienfaits de la chiropractie
Le chiropracteur travaille au soulagement des douleurs liées aux articulations et aux os par le biais de manipulations physiques précises. C’est une technique manuelle douce qui prodigue certains bienfaits. Face aux symptômes qui nous avertissent que quelque chose va mal, il est nécessaire de restaurer les capacités d’autoguérison de l’organisme. Lorsque les symptômes disparaissent, c’est le signe que le fonctionnement du corps est optimal.
Soulager les douleurs lombaires
La chiropraxie cible certaines douleurs particulières, à l’image des douleurs lombaires. Les lombalgies désignent le mal en bas du dos. Plusieurs études cliniques démontrent les bienfaits des ajustements chiropratiques sur les lombalgies chroniques et aiguës. La chiropraxie est plus efficace que les traitements placebo dans ce cadre. Mais ce n’est pas tout. Celle-ci se montre efficace à long terme puisque ses bienfaits se ressentent jusqu’à dix-huit mois après le traitement. Les personnes qui bénéficient de soins réalisés par des chiropracteurs affirment avoir ressenti moins de douleurs au cours de la période de soins et des mois qui suivent. Dans ce domaine, la chiropraxie peut démontrer des effets similaires ou plus importants que les soins médicaux classiques.
Soulager les céphalées (maux de tête)
Les céphalées sont des maux de tête qu’il est possible de traiter avec la chiropraxie. En effet, d’après les études menées dans ce domaine, les ajustements chiropratiques se sont montrés plus efficaces sur les douleurs céphaliques que les placebos et les massages. Les études stipulent que cette médecine douce est plus efficace sur la fréquence et l’intensité des maux de tête que les programmes de rééducation. Cela concerne les céphalées cervicogéniques (ayant le cou pour origine).
D’autre part, la chiropraxie est efficace pour traiter les céphalées de tensions. Ici, le soulagement est immédiat. Enfin, globalement, cette médecine alternative présente des intérêts certains dans le traitement des migraines et des douleurs qu’elles engendrent. Ici, elle se montre aussi efficace que les traitements médicaux classiques. Mieux encore : la chiropraxie n’implique pas d’effets secondaires, contrairement aux médicaments.
Enfants et adolescents : la chiropraxie pour préserver le dos
La croissance met le corps à rude épreuve et notamment le dos. Le chiropracteur veille à préserver le dos de ses jeunes patients grâce à des manipulations douces et précises, en prévention comme en soins. Il leur apprend également à bien tenir leur tête, à ramper puis à marcher, mais également à adopter de bonnes positions pour leur dos. Il peut les accompagner dans le choix d’une activité physique ou leur apprendre à mieux gérer le poids du cartable d’écolier. Par la suite, il poursuit son suivi avec l’adolescent qui a tendance à se sédentariser et à adopter de mauvaises postures. En effet, sous l’effet des hormones, les ligaments gagnent en élasticité. D’importantes transformations du corps ont lieu au cours de cette période et des problèmes de dos peuvent apparaître.
Les autres bienfaits de la chiropraxie
Si une large majorité des consultations auprès de chiropracteurs concentrent les maux de dos et les céphalées, il ne faut pas oublier que cette médecine alternative reste globale. Elle engendre donc des bienfaits dans l’ensemble du corps et sur plusieurs de ses systèmes. Les personnes qui consultent initialement pour des maux de tête ressentent généralement une amélioration d’autres symptômes après un traitement de chiropractie. Cela concerne les états de nervosité ainsi que les troubles de la mémoire, de la concentration et de l’élocution (pour 50 % des patients).
La chiropraxie démontre aussi des intérêts dans l’amélioration de l’envie de socialisation, dans l’amélioration de l’humeur et de la libido dans la majorité des cas. Les résultats sont tels que la plupart des patients ayant consulté pour un problème particulier continuent les soins dans les années qui suivent. Parmi les patients interrogés, beaucoup affirment profiter d’une meilleure gestion du stress, d’un sommeil amélioré, d’une vision plus positive de la vie et d’un mieux-être général.
La chiropraxie dans le cadre de la grossesse
Au cours de la grossesse, les femmes sont confrontées à de nombreux changements hormonaux, posturaux et physiologiques. Des tensions, douloureuses, gênantes ou désagréables pour la femme, peuvent alors apparaître. Ces tensions peuvent également se montrer restrictives dans le développement de l’enfant. Pour ces raisons, le chiropracteur harmonise les tensions ce qui permet à l’enfant de disposer de l’espace suffisant pour se développer et se retourner, le moment venu. D’autre part, il peut aider l’enfant à se retourner et à adopter une position propice à l’accouchement naturel en réduisant les tensions présentes sur l’utérus.
Pour la maman, il peut agir sur les douleurs dorsales et lombaires qui sont très fréquentes au cours de la grossesse. Un suivi régulier est bénéfique pour le bon déroulement de la grossesse et de l’accouchement.
Les bienfaits de la chiropraxie chez l’enfant
La naissance est une étape difficile pour tous les nourrissons. Certains d’entre eux peuvent présenter des subluxations chiropratiques provoquées par l’accouchement. C’est aussi le cas pour une éventuelle position maintenue de façon prolongée dans le ventre de la mère. Elles peuvent d’ailleurs être à l’origine du syndrome de Kiss. Après une naissance rapide ou une césarienne, le bébé peut aussi présenter une hypersensibilité. En résultent des problématiques de digestion ou de sommeil, des difficultés d’allaitement, des cris inexpliqués ou des réflexes vifs. Les tensions méningées et la restriction de la mobilité peuvent aussi favoriser le développement d’une plagiocéphalie secondaire.
Ces subluxations peuvent suivre l’enfant dans son développement et sa croissance, et provoquer d’autres symptomatologies au fil des années comme la dysgraphie, la dyslexie, l’hyperactivité, les troubles de la digestion, les difficultés de concentration ou d’apprentissage ou même, les scolioses.
À la naissance, un simple contrôle de la colonne vertébrale permet de vérifier ces points et de mettre en œuvre les ajustements nécessaires, le cas échéant. Pour les jeunes enfants, un suivi régulier tout au long de la croissance permet de prévenir et de corriger les subluxations au plus tôt, avant même qu’elles ne provoquent de symptômes.
La chiropractie dans l’accompagnement sportif
Bon nombre de sportifs de haut niveau sont suivis par des chiropracteurs. C’est le cas de Roger Federer ou d’Usain Bolt, par exemple. Les sportifs bénéficient d’un suivi régulier de la part d’un chiropracteur. Les ajustements chiropratiques demeurent, ici aussi, à des fins neuro-musculo-squelettiques. Ils aident à lever les possibles interférences qui se présentent au niveau du système nerveux. Cela permet aux sportifs de profiter d’une meilleure capacité d’adaptation, et donc, d’une réduction du risque de blessure. Les capacités de récupération après une blessure ou simplement après l’effort sont aussi nettement améliorées par le suivi de chiropraxie. L’objectif étant de permettre une augmentation des performances sportives. D’ailleurs, seuls les chiropracteurs sont agréés par l’OMS et le Comité olympique international comme praticiens de santé naturelle depuis les années 1990.
Comment choisir un chiropracteur ?
D’après les données de l’AFC (l’Association française de chiropraxie), il y a environ 1 400 chiropracteurs en France. Quel que soit le pays, le chiropracteur reçoit une formation spécifique avec un diplôme de Doctor of chiropractic à la clé. C’est à l’Institut franco-européen de chiropratique (Ifec) que les chiropracteurs sont formés en France. Il s’agit du seul établissement accrédité par les Council on Chiropractic Éducation (CCE). Ces derniers veillent au maintien et à l’application des standards de formation. La formation dure cinq ans et permet aux titulaires du diplôme d’apparaître dans l’annuaire des chiropracteurs de France ou à l’étranger. De plus, les professionnels formés sont enregistrés auprès des ARS : les agences régionales de santé.
Pour rappel, le chiropracteur ne prescrit ni chirurgie, ni médicament, ni arrêt de travail. Il travaille quasi exclusivement avec ses mains afin de libérer les forces de guérison de l’organisme et ajuster les subluxations de ses patients. Le praticien est aussi l’unique thérapeute non-médecin à avoir l’autorisation d’effectuer des manipulations vertébrales sans autorisation médicale préalable. Il peut, si le cas l’exige, prodiguer des conseils sur les habitudes de vie : exercices physiques, nutrition, supplémentation vitaminique…
Comment se déroule une séance de chiropraxie ?
Le chiropracteur (anciennement appelé chiropraticien) pose des questions au patient lors de la première consultation. Elles portent sur l’état de santé, sur les douleurs et problèmes de santé ainsi que sur les antécédents médicaux. Le praticien prend également en compte certaines informations comme l’âge, la vitalité naturelle, l’ancienneté des symptômes, la progression des désordres organiques et fonctionnels, l’hygiène de vie ainsi que la volonté et la coopération du patient aux soins. Après cette première phase d’analyse, le praticien réalise un examen physique détaillé du patient, afin de compléter son diagnostic. Il évalue la posture, détaille les régions affectées, effectue des tests neurologiques ou orthopédiques… Des examens supplémentaires peuvent être nécessaires dans certains cas. Il s’agit de radiographies, d’examens biologiques ou d’examens électrophysiologiques.
Au cours d’une seconde visite, le chiropracteur va pouvoir exposer au patient les soins qu’il est possible de mettre en place à court et à long terme. À court terme, il propose des soins de soulagements réalisés manuellement ou à l’aide d’outils spécialisés. À long terme, il propose un programme de réhabilitation fonctionnelle ou posturale qui permet de préserver la santé du patient et de prévenir les récidives de douleurs ou de troubles.
Dans les jours qui suivent une séance de chiropraxie, il est possible de ressentir des courbatures, de la fatigue, des douleurs ou une exagération des symptômes traités. Il s’agit de réactions physiologiques normales. La plupart du temps, un programme nécessite plusieurs séances (cinq à dix en moyenne), mais tout dépend des cas.
Quelle prise en charge pour la chiropractie ?
Comme l’ostéopathie, l’acupuncture ou les autres formes de médecines alternatives, la chiropraxie ne fait pas l’objet d’une quelconque prise en charge de la part de la Sécurité sociale. Et ce, bien qu’elle soit reconnue depuis 2002 et les chiropracteurs depuis 2011. Pour obtenir des remboursements de vos séances de chiropractie, il faut vous tourner vers votre mutuelle santé. Certaines complémentaires proposent en effet des forfaits de remboursement pour les médecines douces dans le cadre de leurs garanties. Des options sont disponibles auprès de certaines compagnies. N’hésitez pas à en faire la demande auprès de votre organisme. Du côté des mutuelles, la prise en charge peut être partielle ou totale en fonction des garanties proposées.