Qu’est-ce que l’aromathérapie ?
L’aromathérapie consiste à utiliser les composés aromatiques extraits des plantes à des fins médicales. On les appelle les huiles essentielles. Le préfixe « aroma » associé au suffixe « thérapie » indique qu’il s’agit d’une approche de soin spécifique et complexe. Cela fait des millénaires que les plantes aromatiques, bois, résines, agrumes et autres extraits végétaux soient utilisés dans les médecines traditionnelles. L’aromathérapie désigne donc l’utilisation thérapeutique des huiles essentielles.
Dans le monde, on dénombre des centaines de milliers d’espèces végétales. Parmi elles, quatre mille produisent des essences aromatiques. Seulement, seules quelques centaines de ces plantes aromatiques en produisent suffisamment pour être extraites.
L’huile essentielle est une essence volatile que l’on extrait des plantes aromatiques (et de leurs différentes parties) par le biais d’un procédé de distillation par entraînement à la vapeur d’eau. Il s’agit de la substance odorante que les plantes, oléorésines et épices produisent. Pour les extraites, on utilise les graines, les fruits, les rhizomes, les sommités fleuries, les racines, le bois, l’écorce ou la résine des plantes. En sommes, tout ce qu’il est possible d’extraire sous une forme liquide. Et bien qu’elles soient nommées « huiles », ces substances ne se composent d’aucun corps gras.
Les principes de l’aromathérapie
Il existe trois formes d’aromathérapie, avec une approche propre à chacune d’elles.
L’aromathérapie scientifique
L’aromathérapie scientifique est celle qui est reconnue par l’école française d’aromathérapie. Il s’agit d’une approche cartésienne de cette médecine douce, reposant strictement sur la composition chimique des HE. Elle consiste donc à classer les composants d’une huile en fonction de leur nature chimique. L’aromathérapie scientifique s’appuie sur de multiples essais cliniques et données scientifiques. Elle tient compte des activités toxicologiques et pharmacologiques des molécules constitutives des huiles essentielles.
En aromathérapie scientifique, on se base sur l’activité des composants majoritaires des huiles essentielles ainsi que leur synergie. Cette approche permet de définir avec exactitude les bienfaits et effets des huiles essentielles, dont la composition peut être particulièrement complexe.
L’aromathérapie olfactothérapie
En aromathérapie olfactothérapie, on tient compte des substances volatiles aromatiques des huiles qui sont inhalées et captées par les récepteurs olfactifs. Ces molécules aromatiques ont un effet sur notre cerveau et interagissent notamment avec notre système limbique. Il renferme notre mémoire et nos émotions. Cette forme d’aromathérapie considère que les odeurs provoquent des effets physiologiques mesurables tels que la production d’insuline, la modification des taux d’hormones, la température, le stress, le désir sexuel, etc. Grâce à leurs senteurs, les huiles essentielles influencent notre comportement et nos émotions. Ici, l’olfactothérapie fait intervenir la notion d’individu, ce qui n’est pas le cas en aromathérapie scientifique.
L’aromathérapie énergétique
L’aromathérapie énergétique est une troisième approche. Elle considère l’huile essentielle pour son aspect vibratoire, et non pas pour la combinaison de ses molécules chimiques. Loin d’être reconnue par notre système médical, cette approche énergétique est pourtant ancienne et ancrée dans les médecines traditionnelles chinoise et indienne. D’après ces croyances, lorsque le rayonnement solaire entre en relation avec une plante aromatique, celle-ci produit une huile essentielle à partir de l’énergie du Soleil. Ainsi, nous pouvons la collecter et l’utiliser à des fins vibratoires et énergétiques.
En médecines douces, les praticiens estiment que les symptômes (psychiques ou physiques) sont le résultat de blocages énergétiques dans notre organisme. Les huiles essentielles, alors appliquées sur des points spécifiques (les Chakras en ayurvéda ou les Méridiens en médecine chinoise), vont agir au même titre que les aiguilles d’acupuncture ou les points d’acupression. Elles provoquent des vibrations qui leur sont propres et qui favorisent la circulation de l’énergie dans notre corps.
Plusieurs utilisations possibles des huiles essentielles
Les huiles essentielles, en fonction de leurs caractéristiques et des bienfaits que l’on recherche, s’utilisent de différentes façons.
- Par voie interne. Les huiles essentielles sont le plus souvent mélangées aux huiles végétales ou à d’autres « transporteurs » afin d’éviter d’irriter les muqueuses. On peut aussi acheter des oléocapsules en pharmacie ou des préparations élaborées à partir de la prescription d’un aromathérapeute.
- Par voie externe. Les huiles essentielles peuvent se diffuser dans notre organisme par le biais de la peau. Dans la plupart des cas, on dilue l’huile essentielle avec une huile végétale biologique, un onguent, une cire, un lait corporel ou une crème avant de l’appliquer.
- En diffusion. C’est la méthode de prédilection de l’olfactothérapie, mais que l’on utilise aussi en aromathérapie scientifique. Les huiles essentielles sont diffusées dans l’air à l’aide d’un diffuseur spécifique. Nos voies respiratoires les captent et les absorbent. C’est ainsi qu’elles parviennent jusqu’au cerveau : via le bulbe olfactif. L’action thérapeutique des huiles essentielles est donc psycho-émotionnelle.
À qui s’adresse l’aromathérapie ? Des contre-indications ?
En aromathérapie, les huiles essentielles peuvent se révéler nocives et même dangereuses si elles sont utilisées à mauvais escient. L’utilisation des huiles essentielles requiert une grande vigilance. Il est essentiel de bien se renseigner avant toute utilisation. Certaines présentent des contre-indications formelles, tandis que d’autres peuvent se montrer agressives pour l’épiderme. Le recours aux conseils d’un spécialiste dans ce domaine permet d’écarter les dangers liés à leur usage et de bénéficier d’un traitement parfaitement adapté à ses propres besoins. Les huiles essentielles sont strictement interdites à l’injection et il faut absolument éviter les yeux et leur contour.
Il peut exister des contre-indications médicales à l’usage des huiles essentielles. Les traitements médicamenteux et certaines affections en font partie. Chaque huile essentielle comporte son propre lot d’indications et de contre-indications. Il existe aussi des cas particuliers. Il est fortement déconseillé d’utiliser les huiles essentielles sur les enfants de moins de trois ans, ainsi que sur les femmes enceintes et allaitantes. Idem pour les personnes souffrant de troubles neurologiques. Enfin, pour une grande partie des huiles essentielles, une dilution dans de l’huile végétale est nécessaire.
Les bienfaits de l’aromathérapie
À chaque huile essentielle ses usages et effets. Il est donc difficile de présenter ici l’ensemble des bienfaits des huiles essentielles sur l’organisme. De plus, les huiles s’associent pour former des synergies aux effets décuplés ou complémentaires. À chaque problème, sa solution !
Réduire le stress et l’anxiété
Les médecines alternatives sont efficaces dans la diminution du stress et de l’anxiété. Beaucoup utilisent les huiles essentielles pour moduler l’humeur des patients, et agir sur leurs fonctions cognitives. Ici, les huiles essentielles présentent un véritable potentiel thérapeutique. Certaines sont connues pour être des stimulantes générales, d’autres pour leurs propriétés neurotoniques. Il existe aussi des huiles aux propriétés équilibrantes sur le système nerveux. Ce sont toutes d’excellentes alliées pour chasser le stress et l’anxiété. Dans ce domaine, on peut citer les huiles essentielles de palmarosa, de lentisque pistachier, de monarde, mais également de bergamote, d’angélique ou de bois de rose. Utilisées à bon escient et correctement, elles aident les personnes en proie au stress, à l’anxiété et à l’agitation nerveuse à retrouver la sérénité.
Lutter contre la dépression
Comme elles agissent sur la sphère cérébrale, les huiles essentielles ont la capacité de lutter contre les symptômes de la dépression. Celle-ci étant un état pathologique caractérisé par un ralentissement de l’activité générale et une modification de l’humeur. Certaines plantes possèdent des propriétés relaxantes, calmantes et équilibrantes sur le système nerveux. Et parmi elles, quelques-unes se distinguent particulièrement dans le traitement des symptômes de la dépression légère. C’est le cas des huiles essentielles de petit grain bigarade, de pamplemousse et d’achillée millefeuille.
La dépression est une pathologie sérieuse qui nécessite un suivi médical. Parlez-en à votre médecin en plus de votre aromathérapeute afin de bénéficier des soins qui vous sont nécessaires. L’aromathérapie étant une médecine douce, elle est à considérer comme une solution complémentaire aux prises en charge médicales classiques.
Agir sur le diabète de type 2
Le diabète de type 2 correspond au diabète non insulinodépendant. Il résulte donc d’une mauvaise utilisation de l’insuline par notre organisme, conduisant à ce que l’on appelle la résistance à l’insuline. Cette maladie engendre une hyperglycémie chronique, ce qui correspond à une élévation anormale du taux de glucose dans le sang. Le diabète de type 2 est un facteur de risques des maladies cardiovasculaires, des maladies neuronales chroniques, ainsi que des maladies oculaires et rénales.
Certaines huiles essentielles aident à prévenir et à lutter contre cette forme du diabète. C’est le cas de l’huile essentielle de cumin, par exemple, qui possède des vertus anti-inflammatoires. Elle agit aussi sur les indices glycémiques et sur la résistance à l’insuline chez les personnes atteintes du diabète de type 2. L’huile essentielle de cannelle est aussi réputée pour sa capacité à réduire le taux de glucose sanguin grâce à des effets hypoglycémiants. Bien entendu, le diabète de type 2 nécessite un suivi médical adapté.
Réduire l’hypertension artérielle
La pression artérielle et sanguine est influencée par un certain nombre de facteurs. Certains états ont tendance à l’élever, comme le stress et l’anxiété, causant ainsi de l’hypertension artérielle. Elle se caractérise par une pression anormalement élevée du sang sur les parois des artères. L’hypertension est un facteur de risque important pour bon nombre de maladies comme les troubles vasculaires et cardiaques. Les plantes aromatiques possèdent, pour certaines, des vertus calmantes et hypotensives. Elles nous aident donc à lutter contre l’hypertension artérielle et ses risques de complication (accidents cardiovasculaires et cérébraux). C’est le cas des huiles essentielles d’eucalyptus citronné, de citron, d’angélique, d’orange douce, d’ylang-ylang, de rose ou encore, de mélisse et d’ail.
Dans le cadre de la prévention et du traitement de l’hypertension artérielle, l’aromathérapeute prescrit souvent des synergies d’huiles essentielles. Leurs effets sont plus importants que lorsqu’on utilise les huiles indépendamment les unes des autres.
Améliorer la qualité du sommeil
L’utilisation des huiles essentielles peut aider les personnes sujettes aux insomnies, aux difficultés d’endormissement et aux troubles du sommeil courant. C’est le cas de l’huile essentielle de lavande, par exemple. L’HE de lavande agit comme un sédatif et favorise le sommeil profond. Elle augmente la durée du sommeil profond chez les personnes qui la diffusent dans l’air. Elle favorise aussi le sommeil léger, et fait régresser le sommeil paradoxal.
Plusieurs huiles essentielles sont intéressantes dans le traitement des troubles du sommeil. C’est le cas des huiles essentielles de basilic tropical, de néroli, de mandarine, de camomille romaine, de patchouli, de cumin ou de cèdre de l’Atlas. Des synergies existent également. En cas de troubles du sommeil, n’hésitez pas à consulter un aromathérapeute qui saura vous prescrire les huiles essentielles adaptées à vos besoins.
Réduire les symptômes de la ménopause
Les symptômes de la ménopause peuvent être très désagréables et même gênants dans la vie des femmes qui traversent cette période. Les effets thérapeutiques de l’aromathérapie dans ce domaine révèlent toute l’efficacité des huiles essentielles. L’aromathérapie peut soulager les symptômes de la ménopause et de la préménopause. Globalement, les huiles essentielles sont utiles pour la santé de toutes les femmes. Elles luttent contre les infections vaginales, les cystites, les dysménorrhées, les mycoses, l’infertilité, le syndrome prémenstruel, etc. L’aromathérapie est une thérapie complémentaire qui peut tout à fait s’associer aux massages, à l’acupuncture ou à l’acupression.
Lutter contre les infections urinaires (cystites)
Les infections urinaires, qui se nomment également cystites, constituent une pathologie fréquente dans la population. Les femmes y sont davantage sujettes, mais cette forme d’infection de l’appareil urinaire peut affecter tout le monde. Et en cas de résistance aux antibiotiques, elle peut entraîner des complications. Les huiles essentielles antimicrobiennes sont nombreuses et elles démontrent une véritable efficacité sur les souches bactériennes résistantes aux antibiotiques. Il est aujourd’hui fréquent d’associer les HE aux antibiotiques médicamenteux pour traiter les infections urinaires. Dans ce domaine, on privilégie les huiles essentielles de géranium rosat, de pamplemousse et de livèche.
Les études démontrent qu’il existe une véritable synergie entre les antibiotiques et les huiles essentielles sur certains pathogènes impliqués dans les infections urinaires. On les utilise donc pour traiter les infections des voies urinaires et réduire, voire limiter l’usage des antibiotiques.
Les autres bienfaits de l’aromathérapie
Chaque huile essentielle peut traiter un ou plusieurs symptômes, en fonction de sa posologie ou de sa méthode d’utilisation. Les synergies multiplient également les possibilités d’utilisation de ces substances naturelles puissantes. Les bienfaits de l’aromathérapie sont donc nombreux. Elles permettent notamment de :
- Réduire l’indice des effets secondaires liés aux traitements lourds. La radiothérapie et les autres traitements contre le cancer entraînent l’apparition d’effets secondaires parfois très lourds. Les huiles essentielles peuvent apporter une forme de soulagement aux personnes malades traitées par le biais de ces techniques invasives.
- Soulager les problèmes et troubles cutanés comme l’eczéma, le psoriasis, les infections, les plaies et blessures.
- Agir sur les symptômes des maladies chroniques ou auto-immunes.
- Améliorer les capacités cognitives, lutter contre la démence,
- réduire certaines douleurs comme celles liées à la fibromyalgie ou aux maux de tête.
- Lutter contre les troubles digestifs et intestinaux,
- Lutter contre les troubles hormonaux, menstruels et liés à la ménopause.
- Prévenir les troubles cardiaques et circulatoires…
Comment choisir un aromathérapeute ?
L’automédication, qu’elle concerne la médecine allopathique ou les médecines douces, est fortement déconseillée. Dans le cas des usages d’huiles essentielles, le danger est réel, bien qu’il soit souvent sous-estimé. Se rapprocher d’un professionnel certifié ou diplômé est indispensable pour bénéficier de soins sécuritaires.
Un aromathérapeute peut aussi être appelé « aromatologue ». Il s’agit d’un praticien de médecine naturelle spécialisé dans l’usage des pratiques d’aromathérapie. Il peut aussi être un praticien de santé allopathique spécialisé dans l’usage des huiles essentielles. Ce sont les professionnels qu’il est possible de consulter en séances pour bénéficier de soins d’aromathérapie individuels.
Les naturopathes sont également formés à l’aromathérapie, et de plus en plus de professions paramédicales et médicales se forment également. C’est le cas des sages-femmes, des pharmaciens et même des vétérinaires. Les Universités ainsi que certains établissements de formation privés délivrent les diplômes et certificats nécessaires à l’exercice de l’aromathérapie.
Comment se déroule une séance d’aromathérapie ?
Lors de la première consultation, l’aromathérapeute réalise un bilan de santé avec son patient. Pour cela, ils échangent au sujet des motifs de la consultation ainsi que des problématiques de bien-être et de santé. Le praticien interroge son patient sur ses habitudes alimentaires, ses habitudes de vie, ses allergies et intolérances, ses antécédents familiaux et personnels, les traitements médicaux qu’il suit ou qu’il a suivis, etc. Cet entretien très détaillé est indispensable à la compréhension des problématiques et/ou pathologies rencontrées par le patient. Il va également permettre à l’aromathérapeute de concevoir un traitement individualisé adapté aux besoins du patient.
Le patient ressort de consultation avec un programme personnalisé, incluant l’usage d’huiles essentielles particulières et des posologies adaptées à ses besoins. Il lui suffit de suivre la prescription de son aromatologue pour traiter les troubles ou symptômes qui l’affectent. Si nécessaire, il pourra solliciter d’autres consultations par la suite. Le plus souvent, une seule séance suffit. Mais au cours de la vie, il n’est pas rare d’avoir besoin de solliciter un aromathérapeute pour différents problèmes de santé ou problématiques de bien-être. Les consultations se font alors sur initiative du patient.
Quelle prise en charge pour l’aromathérapie ?
L’aromathérapie est une médecine douce, tout comme l’ostéopathie ou l’acupuncture. Elle ne fait donc l’objet d’aucun remboursement de la part de la Sécurité sociale. Certaines mutuelles proposent toutefois des forfaits pour les médecines douces, incluant l’aromathérapie. Il s’agit le plus souvent de forfaits qui incluent des montants annuels utilisables pour la prise en charge de cette médecine alternative, ou pour toutes les médecines douces confondues. D’autres mutuelles proposent un remboursement total ou partiel d’un certain nombre de séances d’aromathérapie. Renseignez-vous auprès de votre organisme de mutuelle ou lors de la souscription de votre contrat d’assurance santé.
